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Opéra

OPÉRA

 

Centre Hospitalier d’Angoulême – Pôle ANESTHÉSIE BLOC CHIRURGIE

 

Devant un objectif l'Homme se révèle par diverses attitudes. Il s'échine discrètement à être vu, ou s'acharne bruyamment à ne pas apparaître.

Les soignants qui s'affairent autour d'un corps ouvert, eux, sont ailleurs : Imperturbables, extrêmement concentrés, yeux ouverts, peu enclins à partir en courant, gestes précis, sûrs et posés. 

La plupart du temps, c'est un sujet très sage. Quand je n'existe plus pour eux, ils apparaissent.

 

 

Xavier,

[...]

Quand nous nous sommes revus à l’hôpital, j’étais ravi de te retrouver mais un peu dubitatif, je dois te l’avouer maintenant. Je me demandais « Que veut-il faire au juste ? », « Est-ce que des photos de bloc opératoire, ça n’a pas été fait mille fois ? », « N’est-ce pas un peu voyeur ? …. ».

[...]

Parmi l’équipe informée du projet, beaucoup ont déclaré : « Je ne veux pas être photographié,  je n’aime pas ça ! », ce sont bien souvent les mêmes qui quelques semaines plus tard me demandaient timidement « Il revient quand dans notre salle le photographe ?» : Il avait suffi que j’affiche quelques-unes de tes premières prises de vue pour convaincre et motiver  tout le monde…

Nous nous attendions à des clichés un peu techniques, un peu « choc des photos », au lieu de cela tu nous as montré des petits moments souvent furtifs d’intimité, de complicité, d’émotion, et surtout d’humanité.

Le plus extraordinaire dans tout cela c’est qu’au travers de tes photos tu as su raviver une certaine fierté de notre travail et surtout du lien ; un lien qui fait généralement tant défaut à notre société actuelle.

Jean Cancel, chef du pôle Anesthésie Bloc Chirurgie

 

Jean,

 

Prendre des photos dans le Monde du Soin est toujours initié par une grande curiosité, c’est l’essence même de la photographie. Cette curiosité est comme ta spécialité : viscérale.

 

Il faut attendre que son sujet soit prêt à être visité, l’entrouvrir avec délicatesse, faire attention à son intégrité, puis chercher en lui l’organe -ou l’instant- qui nous convient.

Parfois c’est aisé, parfois non. Et il faut revenir.

 

Nos patients ou sujets apprécient généralement peu cette intrusion dans leur intimité. Pourtant, après un certain temps, ils peuvent en recueillir bénéfices. La santé pour les tiens, les vôtres. Un peu d’air frais, fierté de leur travail pour les miens.

 

Alors merci pour ta confiance, la bienveillance et la passion de ton équipe.

Xavier Bourdereau

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